Cette fois, je m'énerve.
Je reçois ce matin les professions de foi des candidats au second tour des legislatives.
Papier de la candidate PS : "Dimanche dernier, les électrices et les électeurs de la 21eme circonscription m'ont placée en tête de la gauche et des forces de progrès".
Analysons ensemble cette phrase :
En tête de la gauche et des forces de progès.Ce qu'on retient, c'est en TETE. Sous entendu, elle a gagné. OK, c'est un grand classique, on habille tous la mariée. Qui va passer une annonce disant "a vendre poubelle de 100 000 km, 5000€". Non, on va écrire "Bon état général". Timsit déjà en parlait dans son sketch sur les petites annonces.
Mais bon, je mentionne cela, car voyez-vous, c'est la suite qui m'insupporte.
LES FORCES DE PROGRES. Là, désolé, mais je me marre. Ou plutôt, je m'énerve vraiment.
Le PC, force de progrès? Bah oui, elle représente désormais LES forces de progrès.
Il est largement temps de rompre une bonne fois pour toute avec les vestiges du congrès d'Epinay. Il est plus que temps que la gauche fasse sa révolution sociale, cesse de se revendiquer du marxisme dont plus aucun parti européen ayant une ambition gouvernementale ne fait sien les préceptes.
Au lieu de cela, des querelles picrocholines assez indignes font de la France un pays ridicule. Car à force de matraquer que le social libéralisme ou le libéralisme n'ont comme conséquence que l'élargissement des fossés entre les individus, de persuader toute la population que seul le modèle social français est valable, notre pays se marginalise, se fragilise.
Mai 2005 n'a pas fini de se faire sentir dans la société française. Au lieu de prendre le vent de l'Europe, et de skipper le navire, la France rejetant la constitution européenne pour des raisons finalement... françaises (être contre par principe avant de discuter comme certains pendaient et posaient ensuite les questions), la France donc s'est positionné comme un équipier en tête du mât, s'aggripant à la voile pour qu'elle ne s'ouvre pas. De leader, nous devenons opposant perpetuel.
Alors oui, j'en ai assez des "forces de progrès" qui veulent partager ce que les autres ont, plutôt qu'essayer de l'avoir eux-même, j'en ai assez de ce progrès qui consiste à définir le bon voyageur comme celui qui choisit son voyage en fonction des assurances rappatriement; j'en ai assez de ce progres qui inhibe toute velléité d'entreprendre, qui oublie le risque de réuissir pour présenter celui d'échouer, qui pétrifie d'angoisse!
Le marketing est une chose intéressante : il ne révéle aux individus que ce qu'ils ont vraiment envie d'entendre, qu'ils ne savent pas formaliser, verabliser, concevoir au sens intellectuel du terme. Ici, ce n'est pas du marketing, c'est du buzzword antédiluvien.... Pitoyable